Au 1er semestre 2025, les Alpes-Maritimes font toujours figure d’exception en matière d’immobilier : les volumes de transaction s’effondrent, mais les prix continuent de progresser. Jusqu’à quand ?
Les données sont les plus fiables qui existent, issues de la base de données Perval, où sont répertoriées pour la profession les transactions immobilières : ce 6 octobre, Stéphane Paolino, délégué à la communication pour les questions immobilières à la Chambre des notaires des Alpes-Maritimes, a livré les chiffres du 1er semestre 2025 pour le département. Et évoque un marché « grippé ».
Les prix des appartements dans l’ancien ont progressé de 1,2% sur un an (+0,9% sur les bassins cannois et niçois, +1,2% côté Antibes), « ce n’est pas une bonne nouvelle : il y a des vendeurs, il y a des acquéreurs potentiels, mais pas de correspondance entre ce que demandent les uns et ce que peuvent payer les autres ». En cause, la quasi-disparition des primo-accédants, « or ce sont eux qui constituent le fonds de roulement du marché ». Conséquence, les acquéreurs d’aujourd’hui sont ceux qui ont un apport conséquent et qui n’ont pas ou peu besoin d’un crédit bancaire. Quant aux maisons, la hausse est encore plus marquée, +3,8% sur un an dans les Alpes-Maritimes, +15% sur Nice, +11,7% sur le secteur neige…
Vers un « atterrissage » des prix
Et les volumes de transactions, eux, ont chuté « de 20 à 25% sur les trois dernières années, c’est énorme ». Mais pour la Chambre départementale des notaires, cela laisse présager une stabilisation des prix : « les cycles de l’immobilier sont connus, il y a d’abord une baisse des volumes, puis une stabilisation, et ensuite on commence à voir les prix baisser. Or il semblerait que ce plancher des volumes ait été atteint l’an dernier », indique Me Paolino.En témoignent les chiffres des avant-contrats (ou compromis) signés en août 2025, « 4.000 contre 3.000 l’an dernier », donc des transactions, en fin d’année, qui repartiraient à la hausse. Reste à voir l’effet sur les prix… « J’aimerais voir un petit -0,2% plutôt que +1,2%, un atterrissage en douceur ». Un atterrissage nécessaire pour réenclencher la dynamique, comme le seraient des « signaux politiques » porteurs de la « confiance » indispensable pour dégripper le marché : « au-delà des mesures coûteuses, que l’Etat ne peut pas se permettre, nous avons besoin de signaux clairs, cohérents, positifs », sur les passoires énergétiques par exemple, « nous avons besoin d’une politique d’accompagnement, plus que du bâton », déclare Stéphane Paolino, qui fait état d’une crise inédite par sa durée.
